Un siècle au service de la collectivité

13 L a seconde moitié du XIX e siècle a été un bouleversement pour l’histoire du monde occidental. Les découvertes se sont précipitées : ampoule électrique, moteur à explosion, moyens de trans- port, photographie, machines-outils, construction en béton, caoutchouc et tant d’autres. L’industrialisation s’est développée de pair, modifiant considérablement la relation de l’être humain à son environnement, notamment sur les plans du travail et de l’économie. Face à ces changements importants et à ces pertes de repères, de nombreux problèmes sont apparus. Des questions ont été posées à l’ensemble des couches sociales de la société, et la notion d’équi- libre sociétal ( homéostasie ) a été abondamment thématisée. Des troubles se sont fait jour, prin- cipalement liés aux modifications des statuts individuels des travailleurs ; la société est alors en pleine ébullition ; des groupes de pression se forment et agissent en noms collectifs. Pour répondre à ces problèmes nouveaux, de nombreux mouvements apparaissent. Parmi eux, il est possible de citer les deux associations fon- datrices du Département Social Romand : l’Union Chrétienne de Jeunes Gens et la Croix-Bleue. LES UNIONS CHRÉTIENNES DE JEUNES GENS La première Union Chrétienne de Jeunes Gens ( UCJG) est née le 6 juin 1844 de l’initiative de Georges Williams ( 1821-1905 ) à Londres. « Ce jeune ouvrier était venu en ville pour gagner son pain. Hébergé comme tous ses collègues par son entreprise, Hitchcock &Co, dans des dortoirs très serrés, il ne s’adonna pas aux soirées de beuveries et dedébauches aux bistrots. Il demanda alors à son patron s’il ne pouvait pas lui mettre à disposition un local dans lequel il pourra prier et se recueillir. […] Sa nouvelle occupation fit fureur, et bientôt le local fut trop petit.» 1 Le patron découvrit alors que les jeunes gens qui faisaient partie de ce groupe gagnaient en efficacité professionnelle et que le climat de travail en était favorisé. D’autres chefs d’entreprise souhaitèrent également profiter de la méthode du jeune homme. Lemouvement était né! Du singulier, le pluriel émergea et les Unions Chré- tiennes de Jeunes Gens poursuivirent leur essor. En Suisse, les UCJG apparurent après une rencontre entre Henri Dunant ( 1828-1910 ) et Georges Williams à Paris en 1855 2 . Le mouvement prit naissance officiellement en Suisse après une visite de Georges Williams à Bâle quelque temps plus tard. Le but principal des UCJG est alors de «réunir des jeunes gens qui veulent être [ les ] disciples [ du Christ ] dans leur foi et leur vie, et travailler ensemble, unis dans la fraternité […] » 3 . LA CROIX-BLEUE En 1877, Louis-Lucien Rochat ( 1849-1917 ), alors pasteur suffragant à Cossonay en Suisse, prend l’initiative de créer la « Société suisse de tempé- rance » 4 . C’est en 1883 que le nom «Croix-Bleue » est évoqué et le mouvement deviendra alors officiellement «Société suisse de la Croix-Bleue». L.-L. Rochat fut sensibilisé à la problématique de l’abus d’alcool par sa vie en paroisse. Il a notam- ment dû présider plusieurs services funèbres de personnes décédées à la suite d’abus d’alcool. Les 1 texte présentant l’historique et tiré de http://www. cadets-chailly.ch/?q=node /33 (auteur anonyme) 2 Certaines sources (http://cadet.ch/histoire/ ) datent à 1853 la naissance des UCJG en Suisse. 3 http://cadet.ch/histoire/ 4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Lucien_Rochat

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