Un siècle au service de la collectivité
15 LA VIOLETTE – UN LIEU PIONNIER Bien avant cela ( 1882), une action avait déjà réuni les jeunes de l’UCJG et les membres de la Croix- Bleue. Ensemble, ils exploitèrent un «restaurant de tempérance » ( premier nom de ce qui deviendra plus tard les «Maisons du Soldat » ). Il s’agit de La Violette 10 , maison située en contrebas de la place d’armes de Lausanne 11 . Cette maison a été mise à disposition des militaires par l’ingénieur et botanisteWilliamBarbey (1842-1914). Cette demeure offrait aux soldats « des salles spacieuses, un billard, une terrasse ombragée et un vaste jardin ». Une salle au premier étage per- mettait la célébration de cultes pour les soldats 12 . Quelques années plus tard, un lieude rencontre similaire fut ouvert à l’attention des recrues de la place d’armes de Colombier (NE ) 13 . A noter que La Violette poursuivit son travail d’accueil des soldats jusqu’en novembre 1981, les écoles de recrue ayant ensuite été déménagées à Moudon ( VD ). LA FONDATION DU DSR Fin janvier 1919, à Lausanne, des représentants de toute la Romandie, industriels, éducateurs, secrétaires d’œuvres sociales et politiques sont réunis. Ils ont tous œuvré dans la Commission romande des internés. Ils se retrouvent abrup- tement en face de l’achèvement de leur tâche, l’armistice ayant été signé le 11 novembre 1918. «Groupés jusqu’alors en une libre et fraternelle phalange, vont-ils rentrer tout uniment chez eux et, repris par l’habituel [ train-train ], ne point entendre l’appel qui, cette fois, bien du pays même ? » 14 . Encouragé notamment par le message du colonel Wildbolz, le président de la commission déclare : «Ce que nous voudrions faire aboutir, c’est la fusion d’après-guerre de la Commission Militaire romande et de la Commission Romande des Internés qui groupèrent des bonnes volontés et des compétences à ne point laisser inactives. Pourrions-nous refuser aux travailleurs de l’indus- trie, aux défenseurs permanents de notre sol, aux cheminots de nos lignes ferrées, les avantages qui ont été si appréciés de nos troupes mobilisées ou de nos hôtes de guerre? » 15 . Et de poursuivre : « Les expériences de 1914 à 1918 prouvent qu’il est possible de gagner à cette cause des cercles nouveaux et, sans manquer au désintéressement, on peut admettre qu’un organe permanent, conçu et administré sur base d’affaires, aurait devant lui toutes chances de succès » 16 . Ainsi fut dit et décidé ! Le 12 juillet 1919, le « Département Social Romand des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens et des Sociétés de la Croix-Bleue » 17 se constitua en « Fondation d’utilité publique » 18 . 10 Le nom «La Violette» provient d’un ouvrage d’Urbain Olivier «A la Violette : histoire du temps actuel», consultable sur www.books. google.ch, parution en 1861. On y relève cette phrase (p. 18) : «Je suis assuré qu’il fera tout ce qui dépendra de lui pour que sa pinte ne devienne pas un lieu de débauche, d’ivrognerie et de scandale.» et, plus loin : «Quelle sera l’enseigne de votre établissement? lui demanda le secrétaire […]. La Violette, répondit Daniel» 11 sise alors à La Pontaise, dans les hauts de la ville 12 Source : Bridel G. ; Union Chrétienne de Jeunes Gens de Lausanne, coup d’œil historique, 1852-1902 ; Lausanne, 1902 ; cité in Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 13 Source : «Le livre du jubilé, 1877-1927, histoire des cinquante premières années de la Croix-Bleue ; Ed. Croix-Bleue, Lausanne, 1927 ; citée in Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 14 «Servir ceux qui servent», p. 2 15 dito, p. 3 16 dito, p. 3 17 Le choix du nom fit l’objet de nombreuses discussions et propositions, comme en témoigne Geisendorf-Des Gouttes dans Servir ceux qui servent, p. 10 18 Source : Memorabilis, p. 16
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