Un siècle au service de la collectivité
160 du chemin de fer Yverdon / Sainte-Croix dont le trafic fut suspendu le dimanche, pendant les vingt-cinq premières années d’exploitation ». 6 Louis-Lucien Rochat (fondateur de laCroix-Bleue) était également partisan du congé dominical. Des discussions importantes avec les membres fonda- teurs de DSR durent se dérouler. Elles constituent la première trace de négociations concernant les conditions de travail au DSR. LES VALEURS COMME PRIORITÉ Le 2 janvier 1942, une journée du personnel est organisée à Morges ; c’est l’occasion de rappeler les valeurs de fonctionnement aux 160 salariés de l’entreprise. A cette époque, le cahier des charges est éloquent : «La dame du foyer consciencieuse doit veiller sur son foyer comme lamère de famille veille sur samaison, avec fermeté.» 7 Les comportements attendus vont ainsi au-delà de simples tâches de tenancière : « Adoptant une attitude marquée par le dévouement, les gérantes des foyers DSR ont remplacé, à de nombreuses reprises, des épouses ou des mères. Avant l’inspection, s’il manque quelque chose à leur équipement, les soldats vont vite au foyer pour le compléter et puis, s’il s’agit d’un bouton, la gérante voudra bien le recoudre. » 8 En 1946, plusieurs collaborateurs quittent leurs activités au service des soldats « ne se sentant pas les aptitudes » 9 pour les occupations au civil proposées par le DSR. La pénurie en personnel se fait sentir, mais pas seulement dans le domaine de l’hôtellerie. La relance économique d’après-guerre nécessiteeneffet un grandnombred’ouvriers. Dans le service, il est souvent fait appel à des personnes sans qualification, mais avec des compétences de savoir-être : «Les filles de salle peuvent […] com- mencer leur travail avec leur seule bonne volonté, étant admis qu’elles aient une certaine instruction, de l’éducation ainsi que les qualités d’ordre et de propreté requises.» 10 Par contre, des professionnels sont recherchés pour d’autres postes «car on ne s’improvise pas cuisinier, chef du personnel, dame de comptoir ou même simple plongeur ». 11 Garder le personnel s’avère également difficile : «Une fois formée au service, telle ou telle [ fille de salle ] est attirée par les restaurants ayant conservé le système des pourboires. » 12 La formation du personnel, à cette époque, tend toujours à maintenir les valeurs de DSR. Les cours doivent avoir «un caractère religieux autant que social et professionnel. » 13 Cette volonté de conserver une conformité entre les valeurs per- sonnelles des collaborateurs et celles de DSR va perdurer. En 1949, on peut lire que les directions des foyers doivent pouvoir garder «une possibilité intéressante d’influence morale et religieuse. » 14 PROGRÈS SOCIAUX Un progrès social est réalisé en 1954 15 : une as- surance est mise en place en vue de couvrir les conséquences économiques de la vieillesse et du décès. Cette mesure concerne avant tout les cadres 16 . Le but est de fidéliser le personnel : au début des années 1950, la rotation du personnel Chapitre 8 6 Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, cité in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 7 Feuille d’avis de Bière, n° 16, 17 avril 1942 ; cité in Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 8 50 ans Département Social Romand, 1919-1969, cité in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 9 DSR ; Rapport annuel 1946 10, 11, 12, 13 Ibid 14 DSR ; Rapport annuel 1949 15 Trente ans avant la mise en place de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (ndr) 16 Source : Pierre Avvanzino ; Le DSR face à l’avenir de son passé ; Ed. DSR ; Rolle, 2018
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