Un siècle au service de la collectivité
30 LA MULTIPLICATION DES FOYERS L’expérience ayant donné satisfaction, les respon- sables – réunis dans le cadre de la «Commission militaire romande » décidèrent d’ouvrir plusieurs autres baraquements. Ainsi, ce ne sont pas moins de douze maisons démontables qui sont mises en service entre 1915 et 1916. 9 En 1917, on installa une Maison du Soldat dans la cour même d’une caserne (et pas sur le terrain). Ce fut à Yverdon. Quelques années plus tard, les principales places d’armes du pays disposaient également de foyers à l’intention des militaires en service. 10 Il faut relever, à ce stade, la grande expansion des activités réalisée par la «Commission mili- taire romande » qui fut ensuite intégrée dans le Département Social Romand ( DSR ). Au-delà de la conceptualisation, il fallut chercher des fonds, des matériaux et des personnes en suffisance… Et ceci même si les conditions de travail de l’époque, telles qu’on les connaît au début du XX e siècle, ressemblaient davantage à un sacerdoce qu’à un engagement professionnel. DES NOMS ÉVOCATEURS Les quinze maisons du soldat portaient des noms demilitaires, voiredepersonnages célèbres, suisses ou étrangers. Certaines étaient aussi désignées par des citations, devises ou événements ayant trait à l’histoire des cantons romands, ou encore de donateurs. On peut évoquer entre autres : • « Le président Lincoln » ; • « Post Tenebras Lux » ; • «Au premier juin 1814 » ; • «Général Dufour » ; • « Philippe Suchard » ; • «Woodrow Wilson » ; • « Le Major Davel » . LA POURSUITE DES ACTIVITÉS Avec la constitutionduDépartement Social Romand ( DSR ), la Commission militaire put poursuivre son activité au-delà de l’armistice. La nouvelle fondation put même compter sur un engagement financier national : «La fondation du Don National Suisse accorde 5000 francs, le Conseil fédéral en vote 7000, des industriels et commerçants s’intéressent à l’entreprise ». 11 Ces sommes très importantes pour l’époque, attribuées dès le démarrage des activités, montrent l’intérêt des forces politiques et économiques pour le travail du DSR. Cela est aussi rendu possible par le fait que des personnalités significatives ont intégré les instances du DSR et de la Commission militaire en particulier. Des soutiens arrivèrent également de l’étranger: le Général Jean de Lattre de Tassigny ( 1889-1952 ) s’intéressa par exemple au foyer mis à disposition des troupes de la place d’aviation de Payerne ( VD ). Le militaire français émit le vœu que des maisons semblables à celle de Payerne soient bientôt construites en France. 12 UNE PHILOSOPHIE BIEN PRÉSENTE Durant la Guerre de 1914-1918 comme par la suite, la volonté fut toujours d’offrir un lieu de repos et de ressourcement aux soldats. On y trouvait Chapitre 2 9 Information ressortant d’une brochure intitulée «Pour nos soldats, quelques notes sur l’activité de la Commission militaire des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens et des Sociétés de la Croix-Bleue de la Suisse romande en 1917», Commission militaire romande, Lausanne, 1917 ; citée in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 10 Source «Le Livre du jubilé […]» opus cité 11 «Exposé du travail du Département Social Romand […] exercice transitoire 1919, 1 er exercice normal 1919-1920 ; cité in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 12 cité dans : La Croix-Bleue, organe de la branche romande de la Société suisse de la Croix-Bleue, 20 janvier 1948
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