Un siècle au service de la collectivité
65 Organisation de DSR De 1919 à 1945, trois commissions spécialisées sont chargées de la déclinaison concrète de la mission : • la commission militaire ; • la commission industrielle ; • la commission éducative. Celles-ci sont composées de personnalités en fonction des thèmes abordés et à traiter, toutes reconnues dans leur domaine. Le colonel-commandant de corps Eduard Wildbolz ( 1858-1932 ) et le major François Marc Sauter ( 1881-1961 ) participèrent aux travaux de la commission militaire. Dans la deuxième commission, on retrouve des industriels, tels Fritz Born ( décédé en 1952 ), patron d’une usine de papeterie à La Reuchenette ( Jura bernois ), Charles Kugler ( 1890-1937 ), patron d’une fonderie de cuivre à Genève, Léon de Rham ( 1863-1945 ), direc- teur des travaux de construction de la ligne ferroviaire Yverdon/Sainte-Croix. La commission éducative put compter sur des pédagogues tels Félix-Benjamin Maillard (1866-1946), directeur et enseignant àMontreux, Alfred de Meuron ( 1857-1928 ), ingénieur et membre de la Croix-Bleue puis professionnel de l’évangélisation populaire, Paul Métraux ( 1879-1965), pasteur et rédacteur duMessager social de 1908 à 1932. Toutes ces personnes ont permis au DSR de trouver sa place dans la société et, par là, d’animer des débats importants. Ceci allait dans le sens de ce que souhaitaient les deux sociétés initiatrices de ce grand mouvement, soit la Croix-Bleue et les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens. DES TROUBLES IMPORTANTS L es troubles sociaux qui agitent l’Europe au début du XX e siècle ébranlent aussi la Suisse. La lutteouvrièreyest engagée: «[…] dès 1915, on peut observer un essor des luttes ouvrières: manifestations contre la vie chère, protestations virulentes contre des décisions des autorités militaires, grèves pour des augmentations de salaire. En novembre 1917, des manifestations violentes provoquent la mort de quatre personnes à Zurich ». 1 Un comité est alors créé pour regrouper des dirigeants syndicalistes et socialistes. Il s’agit du «Comité d’Olten ». Celui-ci va mener la lutte ouvrière et décide de marquer le premier anniversaire de la Révolution d’octobre 1917. De son côté, leConseil fédéral organise la lutte et réunit secrètement une commission formée afin de lutter contre l’éventualité ( annoncée ) d’une grève générale. Cette commission travaille avec les forces militaires et policières du pays. «Alarmé par la grève qui a paralysé les banques, le général Wille obtient la levée de troupes afin de prévenir des violences lors des manifestations prévues » 2 en octobre 1918. La situation s’électrise et mène à ce qui sera nommé « la grève générale de 1918 ». « Pendant trois jours, les manifestations se succèdent et les arrêts de travail sont très nombreux dans les villes industrielles, en Suisse alémanique notamment. Déclenchée dans la hâte et l’improvisation, la grève générale ne fait pas l’unanimité parmi les dirigeants socialistes et syndicalistes, mais permet au mouvement ouvrier de montrer sa force et sa capacité. L’ambiance extraordinaire qui règne en Suisse et en Europe galvanise les énergies et incite environ 250000 personnes à cesser le travail et à participer aux cortèges. Ayant mobilisé près de 100 000 hommes, l’armée peut remplacer 1 Source : https://www.letemps.ch/opinions/greve-generale- 1918-un-evenement-fondateur-xxe-siecle-suisse 2 dito
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