Un siècle au service de la collectivité
66 les cheminots grévistes et encercler l’immeuble où siège le Comité d’Olten qui, sous la menace, ordonne rapidement la fin du mouvement le 14 novembre ». 3 A la suite de cette période de troubles, le DSR va agir sur deux plans: organiser la réflexion et offrir des prestations apaisantes ( voir plus loin ). Par là, l’association veut rester fidèle à ce qu’elle affiche : sa volonté d’apporter du réconfort aux personnes qui en ont besoin, par le fait de leur situation particulière, notamment de leurs éloignements familiaux. Fondamentalement, il est également possible d’y voir une motivation supplémentaire qui rejoint les volontés de défendre une vision spécifique de l’être humain en ces périodes de troubles, et de veiller à rétablir la paix sociale et un équilibre de société fortement mis à mal par les mouvements sociaux de cette époque. LES JOURNÉES DE VAUMARCUS C’est le secrétaire général intérimaire Johannot qui met sur pied l’espace de réflexion souhaité par le DSR. «Par une circulaire à ses collègues du Conseil, datée du 20 juillet 1920, le président de DSR leur exposait ses idées tendant à implanter, dans les milieux dont ils tenaient leurs mandats, l’étroite union de deux termes : chrétien et so- cial ». 4 Ainsi furent mises sur pied les « Journées sociales de Vaumarcus ». Ces séminaires de réflexion eurent lieu de 1922 à 1933. Geisendorf-Des Gouttes met beaucoup d’importance sur les résultats de ces moments de réunion — et de réunification? — citant un «en- seignement fait à la fois d’intellectualité sereine, de largeur et de conviction » 5 . « Partant aussi du principe que le chrétien n’a pas le droit de se désintéresser de la vie publique et que la foi protestante […] ne peut oublier le devoir de solidarité» 6 , les participants furent invités à travailler sur des solutions concrètes pour faire face aux défis de la société d’alors. Les thèmes abordés ont été répertoriés : • les conditions d’existence dans les milieux industriels ( 1922 ) ; • le protestantisme et le devoir social ( 1923 ) ; • les causes économiques et morales du malaise social ( 1924 ) ; • libéralisme et socialisme envisagés du point de vue chrétien ( 1925 ) ; • la crise de la famille ( 1926 ) ; • le malaise de la démocratie ( 1927 ) ; • l’attitude de la Suisse en face des conventions internationales du travail ( 1928 ) ; • le rôle du Département Social Romand de 1919 à 1929 ( 1929 ) ; • le chrétien et la vie politique ( 1930 ) ; • fusion des journées sociales de Vaumarcus et du congrès du christianisme social à Genève ( 1931 ) ; • le problème du chômage ( 1932 ) ; • la corporation et la communauté professionnelles ( 1933 ) 7 . Ces journées eurent lieu sous forme résidentielle. Geisendorf-Des Gouttes relève l’importance de ces temps de partage qui ont amené les protago- nistes à partager un dortoir, à travailler ensemble Chapitre 3 3 dito 4 Geisendorf-Des Gouttes ; Servir ceux qui servent, p. 124 5 dito, p. 125 6 dito, p. 125 7 A partir de 1934, les « journées sociales» furent menées en alternance avec le «Congrès du christianisme social de la Suisse romande» (1934, 1936, 1938).
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