Un siècle au service de la collectivité
67 à la cuisine, à essuyer la vaisselle en commun. Citons par exemple la participation en 1932 de représentants du Bureau international du travail, de l’Office fédéral du travail, de l’Union syndicale suisse et du secrétaire général de la Chambre suisse de l’horlogerie ). 8 Geisendorf-Des Gouttes place ces temps de réflexion à un carrefour entre libéralisme et socia- lisme chrétiens. Il mène une lecture critique des résultats : « […] nul ne pourra parler de sociologie protestante ni même de christianisme appliqué. Mais c’est déjà quelque chose que d’avoir mis en présence, sur pied d’égalité et de compré- hension réciproque, des hommes se réclamant de principes assez divergents ». 9 L’impact de ces journées a permis de nombreuses initiatives et un renforcement de l’action sociale du DSR. DES LIEUX POUR LES TRAVAILLEURS De nombreux chantiers d’envergure sont ouverts enSuisse romandedans lamêmepériode, en raison de l’avènement des forces hydro-électriques. DSR installe des cantines sur les chantiers des barrages. Trois « Foyers du travailleur » sont ainsi installés aux abords du barrage de Barberine en 1925. «Des centaines d’ouvriers romands, alémaniques et italiens, loin de leurs familles, trouvent réconfort dans des baraquements hissés en altitude non sans difficulté ». 10 Ce travail se poursuivra au chantier de Saint-Barthélemyprès deSaint-Maurice (correction d’un cours d’eau ) et au hameau de Foliet, près de Mex ( VS ). On retrouve également DSR à La Jogne, aux Emposieux, à Emosson, au Grimsel, à Chèvres (GE ), au Châtelard. Bien plus tard, trois foyers gérés par DSR seront encore présents sur le chantier de la Grande-Dixence ( 1952-1961 ). Parallèlement et par ses contacts impor- tants, DSR ouvrira des actions dans le cadre des transports ferroviaires. Ainsi, le directeur du 1 er arrondissement des Chemins de fer fédéraux (CFF ), M. Edouard Savary ( 1884-1936 ) « accepta de confier, à des gérants du DSR, la responsabilité de plusieurs « réfectoires économiques ». 11 Le premier établissement fut ouvert le 1 er mai 1930 à Lausanne. Le 1 er juin de la même année s’ouvrit un restaurant semblable à Thoune, puis vint un troisième établissement à Genève dès le 2 sep- tembre. «L’expérience acquise par leDépartement Social Romand [ ndr : dans le cadre des activités en faveur des soldats ] avait incité la direction des CFF à confier cette gérance à DSR » peut-on lire dans la Tribune de Genève en septembre 1930. 12 Edouard Savary soutenait également la « lutte antialcoolique » et il fit l’éloge de la sobriété 13 , soulignant que cela permettait de « réprimer les graves manquements aux devoirs, dus à des excès de boisson ». Il juge la collaboration avec DSR efficace, ce dernier ayant «développé le côté moral de son activité » 14 . Il faut noter que ces lieux de restauration avaient repris des spécificités des Foyers du soldat, mettant par exemple à disposition des livres et autres ouvrages, ainsi que des salles de lecture. Selon le rapport annuel DSR 1930-1931 15 , « les réfectoires de Lausanne, Genève et Thoune marchent fort bien. Ils sont installés avec un souci de confort et de propreté qui nous fait 8 Geisendorf-Des Gouttes, dans Servir ceux qui servent dresse une liste complète des intervenants (p. 175-178), ainsi que des pasteurs en charge des cultes. 9 dito, p. 126 10 Memorabilis, p. 40 11 Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 12 Tribune de Genève, 2 septembre 1930 ; cité in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994 13-14 dito 15 cité in : Auteur inconnu ; recherche historique DSR ; archives DSR ; 1994
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