Un siècle au service de la collectivité

91 D e 1919 à 1945, le travail de DSR se pose sur trois piliers que sont les trois commissions. La commission éducative eut pour mission d’ap- puyer le travail réalisé sur le plan de l’accueil hôtelier. Sa mission toucha les aspects liés directement à la moralisation de la société. C’est ici que la philanthropie éclairée put se développer sur le plan de la réflexion et de la propagande. Les journées de Vaumarcus ont fait partie de cette part de construction de la pensée. Il en va de même des actions qui ont eu pour but d’offrir des alternatives aux débits de boissons qui étaient alors fréquentés par ce qui pouvait être le public cible du travail du DSR : les soldats, les ouvriers, les jeunes et les chômeurs. Ceci devait de plus se faire dans un monde en plein bouleversement. Sur le plan de l’action, la commission éducative se distingue par deux axes principaux : l’édition et le cinéma. UNE MAISON D’ÉDITION DSR mettait à disposition des formes de biblio- thèques ambulantes. Des livres passaient de Foyers du soldat en Maisons pour les ouvriers et sites implantés dans les villes. La volonté était alors d’offrir une littérature répondant aux critères mo- raux du «Département Social Romand des Unions Chrétiennes de JeunesGens et de laCroix-Bleue». C’est ainsi que la maison d’édition Labor fut créée, en 1924. Elle fut initiéepar Th.Geisendorf-Des Gouttes sous l’appellation : « L ectures A ctuelles B rèves O pportunes R éconfortantes destinées aux jeunes chrétiens protestants » 1 , ce qui donne bien le sens de la première attention ! Parmi les ouvrages édités à cette époque, il est possible de citer 2 ceux de la collection du Réveil social : • Les principes sociaux de Jésus de Walter Rauschenbusch ; • Le problème d’une sociologie chrétienne de Paul Conord ; • Socialisme et communisme de Paul Fargues ; • Vers une économie fraternelle de Tohohiko Kagawa ; • Le christianisme social et l’organisation internationale du travail de Georges Thélin. Aujourd’hui, elle se nomme «Labor et fides» et est toujours active ; elle se définit comme « la princi- pale maison d’édition protestante francophone» 3 . UN DISTRIBUTEUR DE FILMS Conscient de sa mission, le DSR mit sur pied une grande opération cinématographique, sous le nom de Centrale suisse du film. A l’époque, le cinéma était nouveau et il n’était pas courant de pouvoir regarder des films. Des projections eurent lieu dans les maisons de DSR, ainsi que dans les villages de Suisse romande. De nombreuses personnes se chargèrent, bénévolement, d’animer des après-midi et soirées où les films étaient présentés. Parmi les films recensés, il est possible de mentionner : • La paie du lait Cette fable morale expose le désespoir d’une famille lorsque le père de famille, paysan, ne rentre pas de « la paie du lait », dépensant la somme acquise dans une auberge en faisant la fête avec ses camarades. Le film insiste sur la misère qui en découle.

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