Un siècle au service de la collectivité

99 L a mutation du DSR s’opère durant toute la seconde moitié du XX e siècle. Au cours de ces années, des prestations sont aban- données alors que d’autres prennent une nouvelle ampleur. L’ABANDON DES STRUCTURES DE GUERRE Les changements sont importants. En 1944, on compte 95 foyers mobiles alors qu’il n’en restera plus que 3 en 1954. Les baraquements se trouvant sur des lieux de mobilisation fixes sont remis à des organisations caritatives, des mouvements de jeunesse, des paroisses. Les lieux de restauration en faveur des militaires sont concentrés dans les casernes. Le personnel est réaffecté à l’interne de DSR. Certains collaborateurs quittent leur emploi. LES FOYERS DU SOLDAT : UNE LENTE DISPARITION Après la guerre, les Foyers du soldat situés sur les différentes places d’armes restent toutefois des valeurs sûres. En 1949, on compte 22 structures de ce type, réparties dans toute la Suisse. Il y en aura 24 en 1964. Les hommes de troupe — principalement les recrues — apprécient ces lieux chaleureux qui proposent de nombreux avantages. Boissons et repas (le plus souvent des en-cas froids ou chauds) à prix modiques, jeux, musique ( juke-box, piano à disposition ), sélection littéraire, papier à lettres, cartes, etc. sont des éléments qui enrichissent la vie des soldats. Cette grande offre est agré- mentée d’une ambiance généralement conviviale. Les Foyers se distinguent des autres restaurants jouxtant les places d’armes. L’exploitation de ces maisons est maintenue, même si pour certaines les résultats sont défici- taires. DSR choisit alors de considérer le résultat global de ce secteur d’activités. La préservation des entités en difficulté est décidée sur la base des valeurs de DSR, dont le slogan « servir ceux qui servent ». Le rapport de 1954 présente une justification pour cette conservation : «Les Unions et la Croix-Bleue nous ont remis une tâche qui ne se préoccupe pas uniquement des [ principes comptables ]. » 1 . Les performances semblent toutefois satis- faisantes. En effet, dans les années qui suivent les progrès sont constants pour ce secteur d’ac- tivités dans sa globalité, tout au moins en regard de l’évolution du chiffre d’affaires 2 . Les recettes augmentent de 14.35% en 1969 3 A la fin duXX e siècle, l’Armée suisse va vivre une mue importante. Unepremière réorganisation a lieu en 1995. Elle sera suiviepar leconcept «ArméeXXI», acceptépar lepeuple suisseen 2003. Ces réformes sonnent le glas des «Foyers du soldat» tels qu’ils furent connus durant près de 90 ans. Outre les seules mesures structurelles, des changements sociétaux sont pris en compte par les autorités dans ces deux réformes. L’armée souhaite ainsi donner une nouvelle ligne à la restauration durant les temps hors service. La vente de boissons avec alcool dans ces nouvelles entités est aussi un élément – au-delà des seules considérations économiques – qui va amener à une sortie de DSR de ce marché. Les chiffres sont parlants 4 : 23 foyers en 1973, 13 en 1994, 5 en 1999 et 2 en 2002. En 2009, cette activité est 1 DSR ; Rapport annuel 1954 ; cité in Avvanzino 2 Les chiffres à disposition sont en francs et non en volume réel des affaires. Vu l’augmentation des coûts de la vie durant les années 1950-1960, cette indication présente une certaine relativité quant au reflet de la marche des affaires dans ce secteur. 3 DSR, Rapport annuel 4 Voir le tableau récapitulatif en fin de chapitre

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